CRHH en région, financiarisation à Paris

Edito 77

Je me proposais, ce mois-ci, de me placer dans un état d’esprit positif en lançant une proposition d’évolution pour le Comité Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (CRHH). Mais l’actualité nous a rattrapés et il me faut bien réagir à ce que je considère comme une nouvelle attaque du gouvernement contre le logement social.

Le CRHH est une instance importante : il permet à tous les acteurs du logement de se rencontrer, d’échanger et de mieux se connaître. Il nous permet de suivre en temps réel la feuille de route que nous nous fixons, notamment pour la production de logements sociaux dans la région. Hormis la séance de début d’année, je m’aperçois qu’il peine à mobiliser ses membres, souvent moins nombreux et moins motivés en cours d’année. Même si le cadre est défini par les textes, une réflexion est souhaitable pour en faire aussi une instance de débat où la discussion se développerait sur des thématiques spécifiques, le logement étudiant, les freins à la production, le plan logement d’abord… les sujets ne manquent pas.

Encore faut-il que le mouvement Hlm soit en réelle capacité d’assumer ses missions. Un rapport sur « la diversification des sources de financement du logement social », commandé par le gouvernement à l’Inspection Générale des Finances (IGF) et au Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD), indique très clairement que « l’intérêt des investisseurs privés pour le logement social est tangible ». Tangible ! Après nous avoir ponctionné 7 milliards d’euros entre 2017 et 2020, le gouvernement s’inquiète de nos sources de financement. Comme le dit Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat, « les masques tombent ». Et nous voilà confrontés à une tentative de financiarisation au profit d’intérêts privés du modèle du logement social français au moment même où tous les pays européens qui l’ont fait ces dernières années en constatent les effets désastreux. Tous les responsables du mouvement Hlm se mobilisent aujourd’hui contre cette évolution.

Bernard Oliver, président de l’AR Hlm PACA & Corse

 

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