N° 38 – décembre 2019

LE CLUB DDSE SE DEVELOPPE EN LIGNE

A la suite de la tenue d’un Club DDSE sur la question du solaire thermique, et devant la demande des participants d’aller plus loin sur certains points techniques, l’Association régionale lance, en partenariat avec Enerplan, une série de conférences en ligne. Au programme : valorisation du solaire thermique pour le bouclage d’eau chaude sanitaire, mise en service dynamique des installations et suivi de performance.

Le 10 octobre dernier, l’Association régionale tenait un « Club DDSE » consacré à la thématique du solaire thermique dans le logement social. Trois organismes (Famille & Provence, Logirem et Erilia) y ont présenté leurs expériences d’installation et de gestion d’un dispositif solaire thermique pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS), et un quatrième (1001 Vies Habitat) faisait part à l’assistance des résultats d’une étude globale menée sur l’ensemble du parc des trois filiales régionales du groupe en matière d’installations d’ECS. Largement suivi, ce Club DDSE a suscité un grand intérêt chez les participants et en même temps de nombreuses questions techniques assez pointues sur l’efficacité de telles installations de solaire thermique.

Comment donner suite à ces demandes ? Pour la première fois, l’AR Hlm PACA & Corse va proposer à ses membres des séances de webinaires pour approfondir un sujet. Webinaire ? Un mot-valise formé à partir de la contraction de web et de séminaire, une sorte de conférence en ligne qui a la particularité d’être interactive, puisque chacun des participants, devant son ordinateur, peut interagir avec les intervenants. Ces réunions en ligne, pour des rencontres courtes, permettent d’éviter un déplacement à quelques dizaines de personnes. C’est bénéfique pour le bilan carbone global, mais c’est aussi un gain de temps très appréciable pour les participants.

Détail d’un capteur à tubes sous vide (Photo DR)

Trois thèmes spécifiques approfondis

L’Association régionale et la Dreal, qui avaient coorganisé ce Club, ont trouvé que cette approche en ligne était une excellente façon de prolonger et d’approfondir la réflexion. Enerplan, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire, anime depuis 2009 l’initiative SOCOL, dédiée à la fiabilisation de la filière chaleur solaire collective. Depuis plus de 3 ans, des webinaires SOCOL sont régulièrement proposés aux partenaires (présentation des aides Ademe, webinaires techniques ou régionaux, comme récemment en Auvergne-Rhône-Alpes pour l’exposé des résultats d’un projet européen en solaire thermique pour des réseaux de chaleur).

C’est donc tout naturellement avec Enerplan que l’Association régionale a mis au point trois webinaires d’une durée d’une heure chacun qui se dérouleront les 31 janvier, 28 février et 13 mars, de 10h à 11h, pour approfondir la réflexion sur les installations de chaleur solaire : le chauffage et le maintien en température de la boucle d’ECS, la sécurisation des performances des installations dans la durée et le suivi de ces installations.

Le premier de ces webinaires sera animé par Philippe Papillon, ancien responsable R&D de Clipsol (fabricant de capteurs), ancien responsable du laboratoire solaire thermique de l’INES (institut national de l’énergie solaire) et aujourd’hui ingénieur indépendant qui a réalisé pour l’Ademe une étude sur la valorisation du solaire thermique pour le maintien en température du bouclage sanitaire des installations d’ECS. Les deux suivants seront assurés par Edwige Porcheyre, coordinatrice de projets chez Enerplan (voir leurs interviews ci-après).

Voici 2 des 3 vidéos :

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PHILIPPE PAPILLON : « OUI, LE SOLAIRE THERMIQUE PEUT PRENDRE EN COMPTE LA QUESTION DU BOUCLAGE SANITAIRE »

Mandaté par l’Ademe pour réaliser une étude sur la question de la boucle d’eau chaude sanitaire, l’ingénieur Philippe Papillon montre qu’on peut y répondre en jouant sur le dimensionnement des installations.

(Photo Ises)

Le premier webinaire à la suite du Club DDSE de l’Association régionale aura pour thème le bouclage d’eau chaude sanitaire dans une installation solaire thermique. En quoi ce bouclage est-il un enjeu ?

Pour augmenter le confort de l’utilisateur final et pour qu’il n’attende plus l’eau chaude aux points de puisage (évier, lavabo…), il est d’usage aujourd’hui de mettre en place ce qu’on appelle une boucle d’eau chaude sanitaire qui utilise une pompe de circulation pour empêcher que l’eau ne se refroidisse dans les tuyaux entre deux usages. Or le bouclage sanitaire est énergivore : pour le maintenir en température, on consomme à peu près la même quantité d’énergie que pour produire l’eau chaude sanitaire. La question est : comment le solaire peut-il alimenter ce bouclage ?


Une question à laquelle on n’avait pas répondu jusqu’à présent ?

Nous n’avions pas de réelles données chiffrées. Au sein de la profession, ceux qui étaient contre stipulaient qu’en augmentant la complexité des installations, on allait augmenter en même temps les possibilités de dysfonctionnements. Et ceux qui étaient plutôt pour, ne pouvaient pas se baser sur des éléments tangibles qui auraient permis de trancher la question. C’est justement pour cela que l’Ademe m’a sollicité : pour faire ressortir des éléments objectifs.


On peut livrer votre conclusion ?

Oui. Lors du webinaire, j’expliquerai pour les participants l’ensemble de ma démarche, les retours d’expérience, l’analyse technico-économique et ses résultats et les recommandations qu’on peut en tirer. Mais je peux dire d’ores et déjà qu’il est pertinent de prendre en compte le bouclage sanitaire dans le dimensionnement de l’installation. Avec un dimensionnement traditionnel, on couvre 85 % des besoins d’ECS en été. Il n’y a pas beaucoup de marge de ressources supplémentaires pour le bouclage.

Mais si on augmente la surface du capteur de l’ordre de 30 %, on peut produire plus de 30 % d’énergie supplémentaire et on prend en compte la question du bouclage. Par ailleurs, compte tenu du gain de performance globale, le coût global de la chaleur produite va baisser puisqu’on mutualise certains coûts et qu’ainsi le coût final de l’installation ne sera pas de 30 % supérieur.

Les spécialistes pourront suivre la démonstration de Philippe Papillon fin janvier. L’Association régionale diffusera auprès des personnes intéressées les modalités de participation à ce webinaire.


EDWIGE PORCHEYRE : « LE POSTE EAU CHAUDE SANITAIRE DEVIENT ESSENTIEL DANS UN IMMEUBLE COLLECTIF »

Coordinatrice de projets chez Enerplan, Edwige Porcheyre animera les deux derniers webinaires et approfondira la question de la mise en service dynamique des installations solaires thermiques ainsi que leur suivi de performance. Des approches essentielles à l’heure où les performances des bâtiments rendent la problématique chauffage moins prégnante. 
(Photo Enerplan)
En février et mars 2020, vous allez animer deux webinaires consacrés aux installations de chaleur solaire. Le premier sur les performances de
ces installations dans la durée et le principe de la mise en service dynamique. Vous pouvez préciser ce que recouvre ce terme ?
Quand un bâtiment est livré, on vérifie que l’installation prévue est bien en place, mais on ne peut pas s’assurer qu’elle fonctionne de façon optimale. Nous avons mis au point des outils pour le maître d’ouvrage qui lui permettent de définir en amont une clause type dans l’appel d’offres qui instaure l’obligation d’une mise en service dynamique.De quoi s’agit-il ? Tout simplement de pouvoir vérifier, par des mesures, la productivité de l’installation. En outre, la mise en service dynamique permet de documenter un carnet de bord technique contenant tous les éléments et indicateurs relatifs à l’installation et nécessaires à la bonne exploitation de l’ouvrage dans le temps. L’ensemble des acteurs concernés devra être présent et s’accorder sur les points de contrôle, les mesures à effectuer et les données théoriques de référence.
Nous avons mis au point une charte qui permet de s’assurer que tous ces acteurs vont pouvoir remplir de façon satisfaisante tous les documents demandés. A l’issue de cette mise en service dynamique, l’exploitant désigné pour assurer la maintenance de l’installation solaire disposera de tous les éléments nécessaires à la prise en charge d’une installation en parfait ordre de marche. Le suivi de performance pourra débuter simultanément.

Le deuxième webinaire que vous animerez aura pour thème le suivi des installations. En quoi cela peut-il constituer un enjeu ?

Dans la vie d’une installation, il y a obligatoirement des impondérables : l’usure d’un composant, la panne d’une pompe, une intervention inappropriée sur la régulation… Le confort dispensé n’en sera pas forcément altéré, mais la performance de l’installation s’en ressentira. Pour garantir le bon fonctionnement dans la durée, il faudra donc s’assurer d’un bon suivi de production qui ne se contentera pas, comme c’est trop souvent le cas, d’un simple comptage d’énergie utile qui ne sert pas à la surveillance de l’installation. Il faut aller plus loin, avec des alertes de dysfonctionnements par exemple, ou une maintenance curative.

Nous proposons aux maîtres d’ouvrage des tableaux de bord de suivi ainsi qu’un contrat type de suivi qui reprend les éléments essentiels de contractualisation avec la société chargée du suivi d’une installation en solaire thermique collectif. Le webinaire permettra de détailler tous ces points.

D’une façon plus générale, que diriez-vous aux bailleurs sociaux ?

On sait très bien aujourd’hui que le poste eau chaude sanitaire est un poste important dans un immeuble collectif. Compte tenu des performances des bâtiments, on a de moins en moins besoin de chauffage, mais toujours autant d’ECS.

Le choix et le suivi de l’installation deviennent essentiels, notamment les questions de dimensionnement et la question du bouclage sanitaire qui sera abordée dans le premier webinaire. C’est une préoccupation générale de tous les collectifs, nous sensibilisons de la même façon les promoteurs privés, les hôpitaux, les résidences spécialisées…

 

 

 

 

Copyright 2010 © AR Hlm PACA & Corse Le Saint-Georges
97, avenue de la Corse 13007 Marseille
Directeur de la publication : Pascal GALLARD,
Rédacteurs : Michel COUARTOU, Aurélien DEROCHE

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