JEAN-JACQUES HAFFREINGUE : “NOUS DEVONS RÉFLÉCHIR A UN PARTENARIAT PLUS FORT AVEC LES BAILLEURS”

JEAN-JACQUES HAFFREINGUE : “NOUS DEVONS RÉFLÉCHIR A UN PARTENARIAT PLUS FORT AVEC LES BAILLEURS”

(Photo SOLIHA Provence)

Jean-Jacques Haffreingue est directeur général de SOLIHA Provence qui s’est vu confier par la ville de Marseille et l’Etat la “MOUS relogement”, mission de relogement des ménages délogés pour cause de péril, à la suite des effondrements de la rue d’Aubagne. Il pense que cette mission a vocation à se poursuivre, et tend la main aux bailleurs pour un partenariat à plus longue échéance.

La MOUS relogement qui vous a été confiée a été signée le 12 décembre dernier, cela fait maintenant plus de trois mois. Quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ?

A la base, le principe est simple : SOLIHA Provence loue des logements en son nom et les propose aux ménages “délogés”, majoritairement à travers un bail d’occupation temporaire pendant la durée des travaux sur leur logement d’origine. Quels logements avons-nous à notre disposition ? En premier lieu, ceux que les bailleurs sociaux nous ont proposés. A ce jour, il y en a eu 551 et nous en avons retenu 261. En totalité, nous en avons capté 410, la différence provient du parc privé.

Concrètement, vous avez relogé combien de ménages ?

Le chiffre brut à ce jour est de 178 baux signés. Mais derrière ce chiffre il faut imaginer le processus. Nous devons d’abord visiter le logement. Nous le prenons ou pas. Il n’est pas forcément libre tout de suite. Ensuite, nous devons le meubler. Et puis, nous le proposons aux ménages qui cherchent cette typologie, en proximité du logement d’origine. Le ménage accepte ou non. Si oui, nous signons enfin une convention d’occupation temporaire des lieux. Tout cela prend du temps.

Combien reste-t-il de ménages à reloger ?

Voilà la grande question. Le principe est simple, mais la réalisation est extrêmement compliquée. Si la situation était restée telle qu’elle était en décembre, nous aurions fini les relogements d’ici un mois. Mais les évacuations d’immeubles continuent, en moins grand nombre, mais continuent quand même. A ce jour, il reste encore 556 ménages à reloger, ce qui fait environ 1200 personnes. C’est moins que les 2100 qui ont été recensées à une époque, mais à mesure que nous relogeons, d’autres ménages sont délogés ou réintègrent leur logement d’origine après travaux.

Combien sont relogés dans le parc social ?

Aujourd’hui, à peu près la moitié sont dans le parc social. L’Association régionale, qui participe au comité de pilotage de la MOUS, et les bailleurs sociaux ont vraiment bien joué le jeu, et ont fait de gros efforts pour trouver des solutions de relogement. J’ai pu voir que les valeurs du monde Hlm sont fortes et portées par tous. Je tiens à leur rendre hommage ici. Et je pense que nous pouvons avoir d’autres projets ensemble.

C’est-à-dire ?

Des bailleurs avec lesquels nous avions déjà l’habitude de travailler ont été présents. Je pense notamment à Erilia ou Unicil, qui ont mis du personnel à notre disposition. Le travail que fait SOLIHA Provence est très complémentaire de celui des bailleurs sociaux. Ensemble, nous pouvons apporter un vrai plus, par exemple sur la question des PLAI Adaptés. Il y a là un partenariat plus fort à mettre en place et auquel nous devons réfléchir.Et puis, le CSTB doit auditer près de 4000 immeubles à Marseille. Il est donc probable que les évacuations continuent encore quelque temps. Il faut un véritable “parc-relais” pour accueillir tous ces gens. Peut-être qu’il faudra que nous prolongions l’affectation de certains logements pour constituer ce parc-relais. C’est aussi à discuter ensemble.

Bio

Expert-comptable de formation, Jean-Jacques Haffreingue, 50 ans, est dans le mouvement SOLIHA depuis 1994

Il est directeur du Pact du Pas-de-Calais Ouest (Boulogne sur Mer, Calais, Berck-sur-Mer) de 1995 à 2003

Puis directeur général de SOLIHA Provence depuis janvier 2003 (105 salariés avec une action régulière sur les départements du 84, 04, 13)

Il est également directeur de l’Agence Immobilière Sociale régionale en PACA, et président du directoire de la coopérative de production de logements d’insertion.

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