Bien au-delà de la préfabrication classique, le processus de construction “hors site” est un levier non négligeable d’une relance rapide de la production de logements. Mais il peut en même temps accélérer la transition énergétique et répondre aux besoins de décarbonation. L’AR Hlm et Action Logement lancent une démarche partenariale de réflexion pour identifier les potentialités.
Après avoir développé une démarche partenariale sur la question du confort d’été, Action Logement et l’AR Hlm Paca & Corse lancent une nouvelle démarche du même type consacrée à la construction “hors site”. Florent Léonardi, directeur adjoint de l’Association régionale, et Vanessa Tomasini, chargée de projets d’Action Logement Services, ont présenté pendant le dernier Congrès Hlm ce nouveau process de réflexion qu’ils initient à partir du 10 octobre prochain.
Comme son nom l’indique, le terme de construction “hors site” définit un système dans lequel une partie de la construction d’un bâtiment se réalise hors chantier, avec une dimension industrialisée. Cela va bien au-delà de la simple préfabrication, précise Florent Léonardi, car le “hors site” prend en compte une dimension qualitative et répond plus facilement aux contraintes environnementales. « Cela permet d’améliorer les conditions de travail, de réduire les nuisances pour les riverains, de réaliser des constructions bas-carbone, d’optimiser les coûts et le temps des projets, et d’améliorer la qualité architecturale des constructions. »
Trois groupes de travail jusqu’à l’été prochain
Sous le pilotage d’Action Logement et de l’AR Hlm, en partenariat avec l’EPF Paca, la fédération régionale du BTP et la DREAL, avec l’appui de l’association “Filière hors site” et d’Action Logement Immobilier, des groupes de travail animés par EnvirobatBDM se mettent en place avec des professionnels, des acteurs de terrain et un appui d’experts. Il s’agira de déterminer si ce process de construction peut devenir un outil efficace pour la relance de la production de logements sociaux, au-delà même de sa dimension environnementale. L’USH s’est tout récemment associée à cette réflexion, au travers de la publication d’un cahier Repères.
Le premier groupe de travail se réunira le 12 décembre pour plancher sur les enjeux et les capacités de décarbonation du “hors site”. Il identifiera en même temps les différentes filières susceptibles d’accompagner les bailleurs sociaux et déterminera les coûts engendrés. Le deuxième groupe réfléchira le 6 février 2026 aux méthodes de conception et de sourcing que le process “hors site” pourra engendrer. Enfin, le 15 mai, un troisième groupe de travail analysera les freins potentiels à la démarche et les axes de développement qui peuvent être esquissés.
Et deux visites de sites
En parallèle, deux visites (une usine de production et un chantier de construction) sont prévues pour les membres de ces différents groupes de travail. La première, le 4 novembre, aura lieu à l’usine Lowall installée à Gardanne, qui a développé un système de construction modulaire pour fabriquer des murs en bois, biosourcés, préfabriqués en usine et assemblés ensuite sur le site. Outre qu’elle développe la filière bois locale, Lowall favorise les circuits courts et valorise les ressources régionales. Tous les marchés sont concernés, les logements individuels ou groupés, collectifs, tout comme le tertiaire.
La deuxième visite sera consacrée à un chantier en cours de réalisation. Le lieu et la date restent encore à programmer à ce jour. « Toute cette démarche repose sur un temporalité à flux tendu », explique Florent Léonardi. « Cela permet de maintenir une dynamique forte entre les acteurs concernés, les professionnels qui viennent d’univers différents et les participants, qui ne sont pas tous experts. »
Les résultats définitifs de la démarche seront disponibles dans un an.
