LA BAISSE DES APL AURA DE NOMBREUSES IMPLICATIONS ECONOMIQUES

LA BAISSE DES APL AURA DE NOMBREUSES IMPLICATIONS ECONOMIQUES

La baisse imposée des loyers en 2018 aura bien sûr des répercussions sur le secteur du bâtiment, mais c’est toute l’économie locale qui va être impactée (sous-traitants, immobilier privé, implantation d’entreprises, rénovation urbaine…).
QUAND ON ANALYSE LES CHIFFRES ET L’IMPACT QUE LA BAISSE DE 60 € PAR MOIS DES APL AURA SUR L’ACTIVITÉ DES HLM, ON S’APERÇOIT QUE LES CONSÉQUENCES RISQUENT DE SE PROPAGER TRÈS VITE À L’ENSEMBLE DE L’ÉCONOMIE RÉGIONALE LOCALE.

La confusion a été bien entretenue, mais il faut savoir que si les APL ont bien subi une baisse de 5 € par mois dès octobre 2017 pour tous les bénéficiaires, elles subiront une nouvelle baisse au 1er janvier 2018, de 60 € en moyenne cette fois, uniquement pour les locataires du parc social. Cette prochaine baisse devra être intégralement compensée par une baisse équivalente des loyers. On voit tout de suite que les bailleurs qui logent plus de bénéficiaires des APL seront ceux qui seront les plus pénalisés.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est en millions d’euros par an que va se chiffrer ce manque à gagner pour les bailleurs. Ces loyers non perçus sont estimés sur la région à plus de 120 millions, soit l’équivalent en fonds propres de la construction de 6500 logements, la moitié de la production 2016. Mais au-delà de l’impact indéniable sur l’économie régionale (pertes d’emplois et fragilisation de la promotion privée), les conséquences pour le service rendu aux locataires et les travaux d’entretien du parc sont également en perspective. Les associations de locataires l’ont très bien compris, qui manifestent leur opposition à la mesure.

LA DYNAMIQUE DE PRODUCTION BRUTALEMENT STOPPÉE

Comment imaginer, dès lors, pouvoir maintenir l’effort de rattrapage du retard en logements sociaux qui a été entrepris depuis quelques années ? Les restrictions budgétaires imposées en parallèle aux collectivités ne laissent aucune possibilité de pouvoir se tourner vers elles pour un soutien financier. Les opérations de démolition-reconstruction du programme de rénovation urbaine devraient elles aussi être remises en cause, car elles reposent très largement sur les fonds propres des organismes. Enfin, la garantie d’emprunt accordée par les collectivités locales va en sortir nettement fragilisée. La disparition, malheureusement prévisible, de certains organismes va rendre de plus en plus frileux les élus locaux pour octroyer ces garanties. Un dernier mot sur la suppression de l’APL accession en 2018 : elle n’aura pour conséquence inévitable que de rigidifier un peu plus le parcours résidentiel, les ménages modestes qui auraient pu en bénéficier ne libérant plus leurs logements Hlm. (Contact Pascal Gallard)

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