VIOLENCES EXTERNES : UN ATELIER “RESSOURCES HUMAINES” DENSE DE REFLEXIONS
Le dernier atelier “Ressources Humaines” de l’Association régionale a abordé la question des violences subies par le personnel des organismes Hlm. Le témoignage d’ACM Habitat a été particulièrement apprécié, tout comme celui de la Carsat Sud-Est qui a détaillé les appuis qu’elle peut apporter aux bailleurs sociaux. Le dernier atelier “Ressources Humaines” organisé par l’Association régionale et Losfor, le 28 mai dernier a été particulièrement suivi, avec un nombre important d’organismes participants, plus d’une vingtaine. Il traitait d’une grave problématique “la prévention des violences externes à l’égard des personnels”. Une première approche de ce thème avait été abordée en juin 2017 sous l’angle de la coopération des pouvoirs publics (Préfet de Police et Parquet). A la demande des organismes, l’approche était cette fois celle de la prévention et l’atelier a pu accueillir deux témoignages d’une grande valeur.
L’intervention d’Anne Dumont-Lauvergne, Directrice Ressources Humaines d’ACM Habitat, l’OPH de Montpellier Méditerranée Métropole, a présenté la démarche dans laquelle s’est engagé l’organisme depuis plusieurs années. Il s’agissait de réduire l’absentéisme élevé lié à des situations traumatisantes vécues par le personnel au contact des habitants. Après un constat réalisé en 2009, un diagnostic partagé a été posé en interne avec la participation massive du personnel et la mise en évidence des causes du mal-être constaté, tant externes qu’internes (dans les réponses apportées). Cinq préconisations ont été identifiées,qui ont conduit à la mise en place d’un plan d’action suivi par cinq groupes de travail dans lesquels 50 collaborateurs volontaires se sont investis (sur les 300 que compte l’OPH). Des aides spécifiques apportées par la Carsat Sud-Est. Ce plan d’action a permis de remobiliser le personnel et de mettre en place aussi bien des mesures concrètes (comme la refonte totale des accueils d’agences ou la mise en place de formations ad hoc) que des processus de gestion des situations basés sur une plus grande transparence. Les résultats sont tangibles : après avoir explosé, l’absentéisme régresse de 24 % sur trois ans, le nombre des accidents du travail (AT) diminue de 71 % et la part des violences externes dans les AT déclarés passe de 44 à 16 % Le deuxième témoignage, celui de Sophie de Nicolaï,directrice déléguée de la Carsat Sud-Est, a porté sur la réponse que la Carsat elle-même a trouvé face à la problématique de la violence contre ses propres agents etles aides que la Caisse peut mettre à disposition des bailleurs sociaux (subvention ou prêt à taux zéro), pour financer des plans d’actions contre les risques psycho-sociaux (RPS). Le tour de table qui a suivi a mis en évidence un certain nombre de constats partagés parmi lesquels la surprenante culpabilité ressentie par les agents victimes, qui par pudeur ou fierté, ne se manifestent pas toujours auprès de l’employeur en cas d’agression. En réponse à ces situations difficiles, les participants ont unanimement souligné la nécessité de réactions “sur mesure”(dépôt de plainte, accompagnement psychologique, reclassement, formation,mutation…) pour accompagner les salariés victimes, leurs équipes et leurs managers car la violence est vécue par chacun d’eux de manière différente.(Contact Pascal Gallard)
