LA MISSION OUVRIR LA VILLE SE PROJETTE DANS L’APRES CRISE

Le dernier comité de pilotage de la Mission Ouvrir la Ville(1) a dressé un bilan de la gestion de la crise sanitaire, évoquant notamment son impact social très préoccupant sur les publics les plus précaires, et certaines difficultés de coordination entre les différents acteurs. Il propose de nombreuses pistes pour redoubler d’efficacité pendant le déconfinement et ensuite dans la période de relance.

(photo : Pascal Gallard)

Le 28 avril dernier, un comité de pilotage en téléconférence a permis de jeter les bases de la sortie du confinement pour les partenaires de la Mission Ouvrir la Ville, étaient présents : la DRJSCS, la DREAL, Soliha Provence, l’AR Hlm Paca & Corse,  l’URCLLAJ, l’URHAJ, l’Unafo, la Fondation Abbé Pierre, et la FAS Paca. Les participants ont entériné plusieurs décisions pour faire évoluer le programme 2020 de la Mission et l’adapter au contexte de la crise sanitaire et sociale inédite dans sa forme comme dans son ampleur, notamment dans la perspective d’une articulation avec le Plan de lutte contre la pauvreté, et particulièrement sur le volet logement/hébergement.

Des souhaits d’amélioration de la part des partenaires

Quelques constats en préambule ont permis de mettre en évidence que, si une très forte demande d’aide alimentaire a été pointée par les associations, en revanche, peu de malades et de cas graves ont été détectés, malgré un dépistage systématique dès qu’il y avait suspicion. Beaucoup de mises à l’abri ont été opérées pour les personnes dépourvues de logement (2 000 nuitées d’hôtel sur les Bouches-du-Rhône contre 600 avant la crise sanitaire).

Un des intervenants note que « le confinement devient plus inquiétant que la maladie », alors que de plus en plus de problèmes psychiatriques ou d’addictions se révèlent. D’autres pointent un traitement territorial inégal selon les départements, certains conseils départementaux, semblant paralysés. Des financements qui restent en « stand-by » alors que les collectivités ferment leurs services perturbent aussi le fonctionnement quotidien des associations.

Les jeunes restent les grands oubliés des aides et des prestations. Le déconfinement pourrait voir les demandes d’accès à des logements se multiplier. Les organismes Hlm quant à eux ont entrepris une étude pour évaluer l’impact de la crise à travers le paiement des loyers.

Des propositions pour l’après-crise

Pour envisager sereinement le déconfinement, la Mission Ouvrir la Ville propose de mettre en place un système d’observation et de veille sociale. La crise a révélé de nouveaux problèmes, a mis en lumière de nouvelles fragilités et même le sous-dimensionnement de nombreux dispositifs. Elle a, parallèlement, permis l’émergence de solutions nouvelles, de réactions positives, de nouvelles pratiques professionnelles qu’il conviendrait de pérenniser. C’est tout cela que cet observatoire se propose de répertorier.

La Mission propose également de maintenir les hébergements créés pendant la crise pour les sans-abris et de multiplier les mesures d’accompagnement vers le logement. Une augmentation significative de la production de logements en PLAI Adaptés lui semble impérative.

Dans le cadre de la refonte en cours du FNAVDL une réflexion de fond est à mener très vite sur l’ex-appel à projets « 10 000 logements Hlm accompagnés ». La Mission préconise  qu’un travail régional s’engage au plus vite  pour le lancement de cet appel à projets et la mobilisation de l’enveloppe 2020, qui devra être « significative ».

Des pistes de relance à plus long terme

Enfin, la Mission Ouvrir la Ville a d’ores et déjà identifié un certain nombre de pistes pour la sortie de la crise, concernant le logement telles que : un soutien plus marqué aux projets innovants (exemple à Aubagne d’un projet arrêté parce qu’un container n’est pas agréé « logement social »), une relance plus rapide des programmes par des aides en amont, des moyens financiers débloqués pour les associations en difficulté, le pré-financement des opérations immobilières (avec un temps de réception des subventions considérablement raccourci) et la création d’un guichet unique de demande de subventions pour harmoniser et rendre plus efficace l’instruction des dossiers….

 

[1] , La Mission « Ouvrir la ville en PACA » est aujourd’hui un espace qui réunit l’Etat (DREAL et DRJSCS), l’AR Hlm PACA & Corse, Soliha, Unafo, FAPIL, URHAJ et URCLLAJ, Fondation Abbé Pierre, Fédération des Acteurs de la Solidarité (ex-FNARS) et URIOPSS.Initiative originale, non dotée de la personnalité morale, elle se concrétise par un comité pilotage trimestriel et une journée annuelle proposée à l’ensemble des partenaires du logement. Depuis janvier 2020, l’Association régionale Hlm  anime ce réseau régional dans le cadre de la mise en œuvre du plan « logement d’abord » engagé par le gouvernement.

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