Pour une politique volontaire du logement

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Edito 89 – janvier 2021

Pour une politique volontaire du logement

A l’évidence, les chiffres de la production 2020 de logements sociaux ne sont pas bons. Quelles sont les raisons de cette contre-performance du mouvement Hlm ? Deux explications viennent tout de suite à l’esprit : le contexte de crise sanitaire et la tenue des élections municipales en mars et en juin, gelant la vie des communes pendant près de six mois. Sans oublier, tout de même, que deux des trois grandes métropoles de notre région n’ont pas connu cette situation de blocage, avec une élection de l’ancienne équipe municipale au premier tour à Toulon et une l’assurance à Nice, au soir de ce premier tour, d’une élection quasi-certaine au second tour.

Y aurait-il d’autres explications ? Peut-être une attitude plus tranchée des nouvelles équipes municipales sur la question de l’environnement et de l’écologie, qui veulent atténuer l’artificialisation des sols, multiplier les espaces verts et, de ce fait, diminuer les programmes de construction. Peut-être la difficulté pour les promoteurs privés de maintenir leurs programmes ou d’en relancer de nouveaux qui, dans une mécanique arithmétique imparable, impacte sur les ventes en Vefa et donc sur une part significative de la production Hlm.

Peut-être une volonté plus affirmée des élus municipaux de contester la loi SRU et le quota de logements sociaux qu’elle impose aux communes. Placés devant la sanction financière d’un côté et la difficulté qu’ils ont à maîtriser les attributions de logements de l’autre, certains maires préfèrent prendre des positions tranchées de refus.

Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, quand on analyse les chiffres par familles d’organismes Hlm, on se rend compte que ce sont les Offices qui ont produit moins cette année alors que les ESH et les Coopératives maintenaient leur niveau de production. Peut-être cela s’explique-t-il par le fait que les Offices sont par essence plus proches des politiques et donc plus affectés par les agitations de la vie politique locale.

Peut-être un peu de toutes ces raisons à la fois, selon les situations et les territoires… Cet éclatement des explications possibles doit nous faire prendre conscience que le renouveau que nous appelons tous de nos vœux en 2021 ne viendra pas d’une seule volonté mais bien de la convergence des volontés de tous les intervenants de la chaîne de construction de logements sociaux. C’est tous ensemble que nous arriverons à inverser la tendance et à relancer la production, tous ensemble réunis autour d’une vision commune partagée, autour d’une véritable politique du logement dans notre pays et dans nos régions comme l’organise  l’engagement partenarial renouvelé proposé par l’Etat en CRHH en novembre dernier.

Pascal Friquet, président de l’AR Hlm Paca & Corse

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