ACCOMPAGNEMENT ET PREVENTION POUR LE PAIEMENT DES LOYERS

Une téléconférence avec les bailleurs sociaux de la région, organisée le 10 avril sur la question du paiement des loyers, a permis de dégager une position commune des organismes. Pas de report systématique généralisé, mais une écoute au cas par cas des ménages en difficulté et des solutions négociées avec chacun.

A l’initiative de l’Association régionale, les bailleurs sociaux de la région se sont retrouvés sur une plateforme de téléconférence le 10 avril dernier pour échanger sur la situation du paiement des loyers en période de confinement. Il s’agissait de brosser les contours d’une position commune à l’heure où deux organismes de Seine-Saint-Denis (Plaine Commune Habitat et la Semiso, bailleur social municipal de Saint-Ouen) ont décidé de reporter le paiement des loyers à la demande de certains élus locaux.

Il a été très vite clair que l’ensemble des bailleurs de la région se rangeait derrière la position nationale de l’USH qui est de ne pas organiser de report général de loyers, mais de se pencher avec encore plus d’acuité sur les situations personnelles difficiles, et cela au cas par cas.

Une population sans doute moins touchée sur le plan financier

Il apparaît effectivement à la plupart des bailleurs que leurs locataires constituent une population qui est, globalement moins impactée par une baisse de ses revenus. Qu’il s’agisse de retraites, d’aides au logement ou d’allocations de revenu minimum, ces dispositifs sociaux sont de toute façon maintenus. Quant aux actifs rémunérés au SMIC qui sont en chômage technique, l’Etat s’est engagé à compenser le manque à gagner. Et, de fait, l’ensemble des organismes de la région constate pour l’heure un impact modéré sur le recouvrement des loyers du mois d’avril.

 

Des impayés « techniques »

Plusieurs bailleurs font état d’impayés « techniques », c’est-à-dire une non-réception des loyers due à des perturbations dans la distribution postale ou la difficulté à recevoir ceux qui payent habituellement en cash. Tous sont unanimes pour dire qu’il faut attendre la fin du mois d’avril pour avoir une image précise de l’impact du confinement sur la capacité de paiement des locataires.

Une grande majorité a déjà mis en place des systèmes de paiement dématérialisé, par carte bancaire ou par virement. Tous ont anticipé la situation, soit en contactant directement chaque locataire (par mail ou sms), soit en créant des plateformes téléphone ou internet pour recueillir leurs doléances.

Une démarche « sur-mesure », au cas par cas

Et tous ont une approche au cas par cas, qui privilégie l’écoute personnalisée. Toutes les aides existantes sont alors mobilisées (FSL, Action Logement, …) et des plans d’apurement sont mis en place, la plupart du temps jusqu’à la fin de l’année.

Chaque organisme a bien sûr réagi avec ses moyens et les procédures qu’il maîtrisait le mieux, mais la tendance de fond est la même, une communication plus intense que d’habitude avec les locataires, une facilitation accrue des moyens dématérialisés, une anticipation généralisée, très souvent avant même qu’une situation difficile apparaisse, et une réactivité immédiate lorsque celle-ci est avérée.

Approches différentes pour les commerces et les résidences étudiantes

Sur la situation particulière des commerces situés en pied d’immeubles et gérés par le bailleur, le cas par cas est encore de mise, mais le choix le plus souvent arbitré par les organismes est alors plus systématiquement le report. Un report négocié avec chaque commerçant, selon ses capacités et l’impact négatif du confinement sur son chiffre d’affaires. Même approche pour les résidences étudiantes, où de nombreux logements restent vides après que leurs occupants aient choisi de passer le confinement dans leur famille. Ce n’est alors pas le loyer qui est négocié, mais le montant des charges, dans la mesure où chauffage, eau et électricité ne sont plus consommés. Là aussi, c’est une tendance générale partagée par les bailleurs confrontés à ce type de situations.

Une position commune des organismes de la région

Cet échange aura permis à chaque organisme de prendre la mesure de ce que font les autres et de dégager une réelle position commune. Cette position des bailleurs de la région pourra dès lors leur permettre de répondre efficacement aux demandes d’élus locaux sur cette question. Quelques-uns s’en sont fait l’écho au cours de cette téléréunion.

Bien entendu, l’Association régionale relaiera auprès de ses partenaires cette position commune des bailleurs sur la question des loyers. Elle a, dès le jour de la téléréunion, publié un communiqué de presse diffusé à l’ensemble de la presse régionale et mis en ligne sur son site, qui détaille les actions mises en place et leur philosophie vis-à-vis des familles qui seraient en difficulté.

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