LE MOUVEMENT HLM SE PROJETTE DANS L’AVENIR

Au moment critique du déconfinement, le mouvement Hlm veut se saisir des avancées innovantes du confinement (accompagnement social personnalisé, dématérialisation plus importante, souplesse dans les procédures…) pour se projeter dans les prochains mois et participer au mouvement de relance de l’après-crise. L’USH vient de lancer une grande consultation auprès des régions. Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse sont les premières consultées avec Auvergne-Rhône-Alpes.

(Photo Florent Joliot)

Le mouvement Hlm a décidé de s’appuyer sur tous les éléments positifs révélés par le confinement, notamment dans l’approche sociale, pour être à la hauteur de la mission qui va lui être dévolue dans les prochains mois. Pour cela, l’Union sociale pour l’habitat a lancé une « grande conversation » avec toutes les régions de France, baptisée « Utiles ensemble », dans le but de faire émerger les propositions que le monde Hlm pourra soumettre au plus tôt au gouvernement. Le premier de ces rendez-vous a eu lieu le 15 mai dernier, un échange en téléconférence avec les bailleurs d’Auvergne-Rhône Alpes, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Corse.

Une vingtaine de bailleurs de PACA et Corse étaient présents et ont grandement contribué aux échanges organisés suivant plusieurs thèmes : la solidarité et la cohésion territoriale, les modalités d’une relance sur trois ans, le développement de l’accession sociale, l’allègement des agréments de logements sociaux et l’optimisation des réponses opérationnelles. La tonalité générale des réflexions était nettement centrée vers des objectifs réellement ambitieux : une efficacité opérationnelle plus grande et une production de l’offre nouvelle en hausse.

Affirmer encore l’accompagnement social et la proximité

Il est clair que la capacité d’écoute, de soutien et d’accompagnement social des organismes Hlm s’est affutée durant la crise sanitaire. Cet effort pourrait perdurer et s’affirmer encore, propose un intervenant, en accentuant encore la dématérialisation des tâches administratives qui libérerait ainsi des ressources de personnel pour l’innovation sociale et la gestion de proximité. A ce sujet, les participants notent que les Hlm ont été un vrai acteur de la proximité durant la crise sanitaire et que ces « liens renforcés » entre le personnel et les locataires doivent être cultivés dans la gestion future des programmes immobiliers.

Cette notion de proximité est aussi développée sur la stratégie patrimoniale, les bailleurs proposant d’être plus autonomes sur leurs choix de réhabilitation et de développement. Ils notent un vrai besoin d’investissements hors QPV et réclament la possibilité d’actions plus fortes sur les centres anciens dégradés.

Une implication plus grande dans la mise en œuvre des documents de planification

Les organismes de Paca et Corse voudraient pouvoir être un acteur plus impliqué dans la mise en œuvre des PLH, de façon globale et non opération par opération. Ils se montrent circonspects sur le recours à la Vefa, pensant d’une part, que l’achat de logements en masse n’est pas le seul moyen de la relance, et d’autre part, que les prix doivent être réellement régulés. Un des intervenants précise que « toutes les Vefa ne sont pas bonnes à prendre ».

Une action sur le foncier leur paraît essentielle pour assurer dans la durée l’équilibre des opérations, tout comme la place du maire de la commune comme interlocuteur principal pour leurs projets.

Assouplir les modalités de la construction

En matière d’accession sociale, les opérateurs de la région déplorent la lourdeur des procédures , notamment des garanties d’emprunt en PSLA, une certaine frilosité des banques et les nombreux recours contentieux contre les permis.

Ils ajoutent que l’Etat devrait se mobiliser pour un traitement plus rapide des contentieux. Ils demandent aussi qu’on revienne sur la priorité à l’allotissement, c’est-à-dire que le recours à l’entreprise générale ou aux corps d’état séparés soit plus fluide et laissé à leur appréciation. Dans cette optique, ils considèrent que pour être en capacité de produire plus, l’Etat devra impérativement faire en sorte que les conditions de la commande publique soient « assouplies »

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