(photo Michel Couartou pour l’AR Hlm PACA & Corse)
Monté à l’initiative de l’AR Hlm PACA & Corse, un séminaire regroupant les techniciens des services « habitat » des trois métropoles régionales a mis en lumière tout l’intérêt de partager échanges et expériences pour élever le niveau d’expertise de chacun.
Le 7 novembre dernier a eu lieu la première rencontre du séminaire partenarial d’échange entre les équipes « habitat » des trois métropoles de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Aix-Marseille-Provence – AMP, Toulon-Provence-Méditerranée – TPM et Nice-Côte d’Azur – NCA). Au-delà de l’échange d’expériences, toujours enrichissant, l’AR Hlm PACA & Corse voulait vérifier l’idée que les problématiques habitat dans ces trois territoires revêtaient des aspects communs propices à l’émergence d’une « culture régionale de l’habitat, avec des convergences et des cohérences intégrant les préoccupations des bailleurs sociaux », selon l’expression de Pascal Gallard en introduction de la journée.
A l’heure où on constate un réel retrait de l’Etat des politiques territoriales, le partage d’expériences devient un élément-clé pour des métropoles qui possèdent un grand nombre de situations et de problématiques en commun. C’est dans cet esprit que l’Association régionale a voulu ce séminaire, « pour partager et en aucun cas se mesurer », précise Pascal Gallard.
Un grand nombre d’actions présentées à l’assistance
Après une présentation des organigrammes et des fonctionnements de chaque métropole par les responsables présents (Hélène Delmotte, Directeur de l’habitat et de la dynamique urbaine de NCA, Christelle Mouren, Directrice « habitat et renouvellement urbain » d’AMP et Rachid Maziane, Directeur « habitat et solidarité » de TPM), un grand nombre de projets et d’actions furent présentés à l’assistance, composée essentiellement de techniciens des trois EPCI.
A propos de la réforme de la demande et des attributions, Béatrice Filou, Responsable du service « maison de l’habitant » de NCA et Laurence Ayvassian-Bertrand, Responsable de l’espace « accompagnement habitat » d’AMP ont confronté leurs expériences. La mise en œuvre du PPGDID (Plan Partenarial de Gestion de la Demande et d’Information des Demandeurs) sur NCA a nécessité la création d’un observatoire du logement social et l’élaboration d’un atlas des résidences avant la création de la « Maison de l’habitant ». Sur AMP, au travers du nouvel Espace Habitat, la métropole expérimente la mise en place du permis de louer sur le périmètre du quartier de Noailles. Cet échange est l’occasion pour Pascal Gallard d’annoncer le souhait de l’Association régionale de soutenir la création d’un module de formation pour l’accueil du demandeur construit à l’échelle régionale.
Une nouvelle approche de la politique de la ville pour AMP
Concernant la politique de la ville et le renouvellement urbain, Julien Péron (service renouvellement urbain) et Rehda Califano (service cohésion sociale) d’AMP ont présenté le nouveau projet de la métropole, qui prend en compte une nouvelle approche, à une nouvelle échelle, pour réfléchir de façon transversale et non plus cloisonnée aux défis de la politique de la ville. Une nouvelle philosophie se met en place, dans ce qui est à l’heure actuelle le plus gros service politique de la ville en France, pour appréhender en même temps l’urbain et le social dans une stratégie globale à l’échelle de l’ensemble de la métropole, et non plus sur les seuls QPV.
Pour sa part, Vanessa Vuitton, service PRU Toulon-centre de TPM, a brossé l’histoire de la réhabilitation du centre ancien de Toulon depuis 2001. Aux côtés d’une volonté politique forte de la nouvelle mairie de l’époque (toujours en place aujourd’hui), c’est, selon elle, la mise en œuvre concomitante de tous les dispositifs (concession d’aménagement, OPAH, périmètre Anru, CUS…) et un portage foncier entre les mains d’un concessionnaire unique qui a piloté les opérations (Var Aménagement Développement) qui ont permis la réussite de cette réhabilitation.
Zoom sur les centres anciens avec Soliha Provence à Chateaurenard
Anabelle Maurel, service habitat de TPM, a présenté le label « Logement service plus » mis en place en partenariat avec les bailleurs sociaux pour l’adaptation des logements aux personnes âgées et/ou handicapées, avant une longue séquence consacrée à la politique du logement des communes. Didier Lapacherie, Directeur Général Adjoint opérationnel de l’EPF PACA et Lazize Ikherbane, Chargé de mission politique de l’habitat et foncier du Conseil départemental de Vaucluse, ont abordé la question de la pédagogie auprès des maires : comment passer d’une approche quantitative et répressive à une démarche volontariste et qualitative ?
La problématique des centres anciens dégradés a été abordée par Philippe Silvy, de l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur et Jean-Jacques Haffreingue, Directeur de Soliha Provence, qui a détaillé l’intervention de l’association sur le centre ancien de Chateaurenard (13), aussi bien auprès des occupants (pour mener des travaux) que dans le suivi du permis de louer (Chateaurenard est la première commune de France a l’avoir mis en place) ou la mise en œuvre du bail à réhabilitation. (Contact Pascal Gallard)
La coproduction avec les habitants des projets de renouvellement urbain à Nice
Enfin, Nicolas Blaison, Chef du service renouvellement urbain de NCA, a exposé la démarche menée dans le quartier des Moulins à Nice pour co-construire des projets de renouvellement urbain avec les habitants. Une démarche étalée sur plusieurs années, qui finit par porter des fruits à partir du moment où elle se base sur un échange franc et partant de là, une vraie confiance entre le bailleur et les habitants.
En clôture des travaux, tous les participants se sont accordés pour dire que le programme de la journée était extrêmement dense et que certains thèmes pourraient être à l’ordre du jour d’un prochain séminaire en 2020. Hélène Delmotte a traduit le sentiment général en remarquant qu’ « on a très envie d’aller plus loin ensemble », tandis que Jean-Philippe Genod, service habitat logement – division habitat public d’AMP, estime pour sa part qu’ « il y a un grand intérêt à constituer un réseau local pour discuter ensemble de choses qui ont un sens entre nous ».
Rendez-vous est pris pour 2020.
