LES ORGANISMES FACE A LA PANDEMIE

L’équipe permanente de l’Association régionale a diligenté une enquête « flash » par téléphone auprès des dirigeants d’organismes Hlm sur leurs décisions face à la pandémie et au confinement de la population. Ces multiples rendez-vous ont donné lieu à une synthèse qui alimente une position nationale commune sur les questions posées par la crise sanitaire.

Depuis le 17 mars dernier, l’Association régionale est en télétravail. C’est-à-dire qu’excepté l’organisation d’événements et les rendez-vous, elle assume toujours son rôle d’aide et de soutien aux bailleurs sociaux, d’interface avec les pouvoirs publics, en lien avec les instances nationales du mouvement Hlm.

Le rendez-vous de notre Lettre du Saint Georges, ce mois-ci, sera pluriel, non pas le compte rendu d’une manifestation, mais la synthèse de près de 30 rendez-vous téléphoniques  auprès de dirigeants d’organismes Hlm ou d’Epl pour faire le point sur leurs choix dans le cadre du confinement. Cette enquête aborde trois domaines : les ressources humaines, la relation avec les locataires et la gouvernance de l’organisme.

Tous les organismes ont généralisé le télétravail, avec une présence très réduite du personnel dans les bureaux et un accueil du public suspendu. Visioconférences, recours au numérique et échanges par téléphone sont privilégiés pour toutes les tâches administratives. Sur le terrain, grâce au téléphone portable voire à des tablettes, les personnels de proximité, assurent un lien permanent avec les locataires et la relation avec les prestataires en l’absence  d’un accueil direct du public. Certains émettent des inquiétudes pour les gardiens logés sur place : sur des sites plus difficiles ils craignent des réactions incontrôlées de locataires, mais aucun incident n’a été identifié pour l’instant.

Services d’entretien maintenus, état des lieux et CAL suspendus

Tous les bailleurs maintiennent un service de traitement des ordures ménagères, adapté aux règles sanitaires qu’il soit assumé en interne par le personnel ou sous-traité à des entreprises spécialisées. Faute de matériels de protection disponible, et afin d’éviter d’exposer leurs personnels, les containers sont installés en bordure de voie publique. De la même façon, le ménage des parties communes est régulièrement maintenu et des tournées, quotidienne ou hebdomadaire, organisées sur site.

Même si les mouvements sont très limités, la grande majorité des bailleurs ont suspendu les états des lieux, avec des entrées dans les logements uniquement en cas d’urgence (personnes sans logement ou victimes de violence, par exemple) et des sorties limitées à la remise de clés dans une enveloppe. Pour ceux qui les ont maintenus ils sont réalisés avec des consignes de protection très strictes. La quasi-totalité a suspendu l’accueil du public pour le remplacer par des solutions dématérialisées : site internet, mails, sms ou téléphone pour les urgences. D’une façon générale, un numéro dédié est consacré aux urgences avec accès 24h/24 pour les locataires. C’est souvent le numéro d’astreinte que les ménages connaissent déjà ou quelquefois un numéro spécifique créé pour l’occasion.

Enfin, les CAL (commissions d’attributions des logements) sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Un seul organisme déclare vouloir en organiser en respectant un quorum minimum. Les conseils d’administration sont annulés ou suspendus. Deux organismes prévoient de les réunir sous forme dématérialisée, par skype ou téléconférence, d’autres ajusteront leur position en fonction de la durée de la crise et des urgences à traiter. Quant aux Comités de Direction ils sont la plupart du temps réunis en cellule de crise quasi-quotidiennement en mode dématérialisé.

Des questions sans réponses

Les organismes posent également des questions d’ordre réglementaire ou juridique. A quelles conditions Le chômage technique est-il recevable ? Comment respecter le RGPD pendant la période de télétravail obligé?

A Marseille, dans les quartiers prioritaires, la suspension du dispositif de médiation sociale urbaine pose aussi problème, alors qu’il est maintenu à Aix-en-Provence. En cas de contamination dans son patrimoine le bailleur, a-t-il une obligation d’information ?

Les organismes se posent aussi la question de « l’après », après l’urgence des premiers jours comment s’organiser sur un terme plus long ? et après la crise dans un second temps, comment sortir du long tunnel du confinement, fin avril ? fin mai ?.

Ils travaillent à également la sécurisation des logements vacants ou qui pourraient se libérer et préparent déjà des dispositions spécifiques pour prévenir une montée des impayés de loyer.

L’AR Hlm Paca & Corse a fait remonter tous ces témoignages à la Fédération nationale des associations régionales (Fnar) pour que s’établisse sur le plan national une position commune du mouvement Hlm.

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